CONTEXTE: La demande pour des consultations virtuelles (rendez-vous médical par vidéoconférence entre un patient et son fournisseur de soins) augmente en raison de la pandémie de COVID-19. Ces consultations pourraient présenter des avantages pour les patients, notamment en raison de leur côté pratique et des économies qui en résultent. Les patients recevant des traitements d'entretien par hémodialyse nécessitent un suivi continu de la part de leur néphrologue et pourraient tirer profit de ce type de consultation. On ignore toutefois quel modèle de clinique de néphrologie virtuelle serait optimal. OBJECTIF: Concevoir, conjointement avec le personnel des cliniques, les néphrologues et les patients recevant des traitements d'hémodialyse, un modèle de consultation virtuelle (vidéoconférence) pour les visites de suivi de routine, et en évaluer la faisabilité. TYPE D'ÉTUDE: Étude à méthodes mixtes. CADRE: Les deux principales cliniques de néphrologie du centre de Calgary (Alberta). SUJETS: Des adultes atteints d'insuffisance rénale et recevant des traitements d'hémodialyse, des néphrologues et le personnel des cliniques concernées. MÉTHODOLOGIE: En premier lieu, le personnel de la clinique et les néphrologues ont été interrogés individuellement afin d'évaluer les besoins de la clinique en matière de consultations virtuelles. Les observations des participants ont ensuite servi à la conception conjointe du modèle de consultation virtuelle avec les patients et les néphrologues. Enfin, des questionnaires structurés ont servi à évaluer les expériences des patients et des néphrologues lors de l'utilisation du modèle. RÉSULTATS: Huit consultations virtuelles (8 patients; 6 néphrologues) étaient prévues entre octobre 2019 et février 2020, dont sept ont été réalisées avec succès. Tous les participants aux séances complétées se sont dits très satisfaits du modèle et ont mentionné qu'ils seraient prêts à l'utiliser à nouveau et qu'ils le recommanderaient à d'autres. Trois principaux thèmes ont été dégagés quant aux facteurs influençant le succès de la consultation ont été dégagés: l'infrastructure, l'administration et le processus informatiques. LIMITES: Les patients avaient reçu une formation sur l'utilisation de la plateforme de vidéoconférence de la part d'un étudiant au doctorat, lequel a également mis en place les composantes techniques de la consultation pour le néphrologue. La faisabilité des consultations virtuelles pourrait être surestimée si ce niveau de soutien n'est pas offert à l'avenir. Deuxièmement, les entrevues n'étaient pas enregistrées sur des fichiers audio, l'analyse thématique reposait donc sur des notes d'observation. CONCLUSION: Les patients hémodialysés et les néphrologues ont jugé acceptable ce modèle de consultations virtuelles pour les suivis de routine. Les consultations par vidéoconférence sont réalisables si les cliniques sont dotées de l'équipement et de l'infrastructure informatiques appropriés, si les médecins sont rémunérés adéquatement et si les patients reçoivent une formation sur l'utilisation du logiciel, au besoin.